Il est des moments comme ça où la vérité toute nue se dit sans détour, sans prévenir. « J’ai besoin de lâcher le contrôle et pour ça, que tu restes présent, sans partir dans l’excitation ». J’ai arrêté de bouger, je l’ai regardé longuement, touché par sa vulnérabilité. J’ai simplement répondu « d’accord ».
En une courte phrase elle m’avait ramené vers cet essentiel si facile à oublier : ce désir du féminin d’être pénétré jusqu’au cœur, de s’abandonner totalement, de perdre la tête, tandis que le masculin tient l’espace, un espace infiniment sécurisé, saturé de Présence, de bienveillance.
Rassurée, ses yeux se sont fermés pour mieux plonger. Là, dans le silence vibrant, je l’ai simplement regardée (reçue) tandis qu’un à un, elle dénouait ses liens, tandis qu’elle s’abandonnait au plaisir, aux vagues éternelles qui attendaient patiemment sous le vernis de la « femme-comme-il-faut ».
Touché au cœur, pénétré par sa rayonnante beauté, je me suis retrouvé dans cet espace de sérénité, où il n’y a plus que la joie d’exister, que la paix profonde d’être là, insubmersible, ancré, tel un récif au milieu de la mer en furie, tel un récif au milieu de ses cris.
Aujourd’hui je me sens habité d’une profonde gratitude, celle d’avoir été son témoin silencieux tandis qu’elle ouvrait toutes grandes les portes de son Temple Sacré, tandis qu’elle plongeait au plus profond d’elle, là où des émotions cristallisées attendaient le feu de son amour, la lueur de sa Présence, pour se remettre à bouger.
Merci pour la confiance, merci pour l’amour.
~Jean-Philippe Ruette