Pour moi c’est une sexualité qui me rapproche de ma partenaire, qui crée plus de complicité, d’intimité, de connexion entre nous. Observez simplement comment vous vous sentez dans les instants, les heures, les jours qui suivent. Est-ce que votre rencontre vous a rapproché l’un de l’autre ? Vous sentez-vous plus amoureux, plus connecté avec elle ou avec lui ? Quelles sont les émotions qui vous habitent ?
Personnellement j’ai observé que nous pouvions difficilement faire l’amour « à froid ». J’en suis venu à réaliser que faire l’amour commençait bien plus tôt que je ne le pensais, que nos cœurs avaient besoin d’une certaine intimité pour que nos corps puissent s’épouser. Pour moi ça passe simplement par la trouver belle. Je parle de cette beauté qui émane naturellement d’elle, par vagues puissantes, et que je peux voir (capter) seulement avec les yeux du cœur. En d’autres mots, est-ce que je peux « voir » à quel point elle brille et m’attire comme un aimant ?
Quand j’arrive à recevoir sa beauté-qui-rayonne dans mon cœur alors un début d’alchimie s’active et nous rapproche naturellement l’un de l’autre. Cette beauté qui me pénètre le cœur va aussi nourrir mon désir d’elle, mon feu. Lorsqu’elle est alimentée par mon cœur (et non ma tête) ma puissance d’homme devient alors un merveilleux élan de vie par lequel je porte jusqu’au plus profond d’elle, dans son espace le plus sacré, le feu de ma présence.
Si je glisse dans ma tête alors je vais probablement chercher à reproduire machinalement quelque chose de connu et entrer dans les automatismes, les moyens pour arriver à mes fins. La quête de l’orgasme-à-tout-prix est un bon exemple des écueils qui jalonnent les couloirs du temps, ces endroits qui n’existent que dans ma tête.
Respirer, ressentir, ralentir, la regarder, sont des façons simples de me garder présent à cet instant magique où Amour et Présence se rencontrent dans une étreinte toujours nouvelle, toujours bénie. Si je reste dans mon cœur alors c’est vraiment la gratitude qui prend toute la place. Quel privilège d’être ainsi reçu dans le Saint des saints !, là où l’Amour se fait, là où je touche du cœur le Grand Océan, là où mes mots ne sont plus.
~Jean-Philippe Ruette