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Sexualité : Frustrations au masculin

Quand les hommes sont entre eux, quand il s’autorisent à être vraiment vulnérables, il n’est pas rare de les entendre parler de leurs frustrations devant la femme qui chemine. Celle-ci disent-ils, a changé, elle s’est mise à parler de connexion, de rencontre, de l’importance d’être en lien pour faire l’amour. Peut-on simplement faire l’amour sans se casser la tête, ajoutent-ils contrariés.

Pour l’avoir vécu intensément, je suis souvent ému devant la souffrance bien réelle de ces hommes qui, comme moi, se retrouvent subitement devant une femme qui se positionne, qui dit « non », qui brise unilatéralement l’antique statu quo. Certains se désengagent de la relation en touchant à « je ne suis pas assez », d’autres se chargent du fardeau de la performance, tous sont interpellés et cherchent à FAIRE quelque chose pour sortir de l’inconfort qui ne leur laisse aucun répit.

[L’inconfort n’est pas votre ennemi]

Certains comprennent que la frustration a simplement changé de côté du lit, que c’est maintenant à eux de faire un bout de chemin vers le « nous »… Mais, vous le savez comme moi, comprendre ne soulage pas nécessairement et les émotions ne sont pas du domaine de la raison. Il faut plutôt les vivre et traverser du mieux que l’on peut nos tempêtes intérieures.

Au bout d’un moment, ceux qui choisissent de s’engager, parlent aussi de cette frustration qu’ils vivent par rapport à cette « nouvelle sexualité qui n’est faite que pour elle ». Où est mon plaisir se demandent-ils, où sont les fantasmes et les feux d’artifices ? Je n’ai pas de mots qui soulagent vraiment. Parfois il faut simplement marcher assez longtemps pour que les questions s’effacent d’elles-mêmes. Aussi j’écoute, du mieux que je le peux, à partir du cœur, de cet espace qui ne demande rien et qui réchauffe en profondeur.

À tous ceux qui sont en pleine tourmente, je voudrais simplement vous honorer, vous dire que vous n’êtes pas seuls, que le travail que vous faites nous amène collectivement vers un monde plus équilibré, un monde où l’homme et la femme arrivent de plus à plus à se rencontrer, à danser dans cet éternel présent, si vivant, si vibrant.

~Jean-Philippe Ruette