Dans mon univers tout en couleurs, l’homme et la femme sont complémentaires. Chacun donne et reçoit dans une danse infiniment belle et sensuelle. Point de comptabilité dans cet amour partagé, elle a besoin d’être pénétrée par ma puissance et j’ai tant besoin de boire à sa source…
Dernièrement je sentais que nos échanges étaient moins profonds, moins nourrissants. Comme c’est souvent le cas, c’est elle qui l’a mis en mots la première : « Où es-tu ? Je me sens toute seule là ». Pourtant j’étais en elle à ce moment-là. « J’ai l’impression que tout se passe en bas ».
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Dans notre jargon ça veut dire que ça manque de cœur, que je lui fais l’amour à sens unique, sans prendre le temps de m’ouvrir à sa beauté-qui-rayonne. Cela m’arrive parfois quand la course quotidienne prend trop de place. Mon cœur alors se referme par manque de présence, parce que j’oublie de prendre du temps pour lui.
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Quand elle m’a dit ça j’ai tout arrêté pour mieux ressentir. Elle avait raison… Lentement j’ai entrouvert les yeux pour la regarder, pour la recevoir du regard. Puis, j’ai ouvert le cœur en prenant de longues et profondes inspirations pour remettre l’amour en circulation, pour que le courant passe aussi « en haut ».
Alors, par la magie de la connexion, elle s’est mise à rayonner comme une femme-soleil, m’inondant de sa lumière bienfaisante, chaude et douce, de celle qui nourrit en profondeur, de celle qui vous dénude complètement. Et, tandis que je la prenais dans mon cœur, j’ai senti que le courant passait vraiment mieux « en bas » aussi, dans nos sexes réunis.
J’ai redécouvert en cet instant, une vérité qu’il m’arrive encore d’oublier (rien n’est jamais acquis) : c’est vraiment lorsque les cœurs et les sexes sont reliés, que l’homme et la femme peuvent vraiment faire l’amour et boire à la Fontaine, celle qui donne la vie, celle qui ramène les amants, aux portes du paradis.
~Jean-Philippe Ruette