À mes yeux de poète, la femme est une source perpétuelle d’émerveillement. Telle une oasis, chaque jour elle m’invite à venir me poser près d’elle, à stopper ma course folle pour simplement respirer son odeur, écouter la musique silencieuse de son cœur battant. Sans faire un geste elle me désarme et me ramène dans cet instant délicieux… tissé de vagues.
À mes yeux de poète, la femme-oasis est une bénédiction semée sur la route de l’homme-voyageur. Elle représente la source de vie offerte à celui qui s’avance vers elle avec suffisamment de présence, d’amour. Car il faut avoir le cœur ouvert pour boire de son eau, et avoir les mains nues pour vraiment sentir le grain de sa peau…
Avec mes yeux de poète je vois tant d’oasis désertées, tant d’oasis protégées par de si hautes palissades… Avec mes yeux de poète je vois tous ces voyageurs assoiffés et pressés qui ne savent plus comment s’y arrêter ou qui n’arrivent plus à voir au-delà des palissades.
Avec mes mots d’homme ordinaire j’aimerais vous dire que la femme a plus que jamais besoin d’être adorée, cajolée, pénétrée avec amour et dévotion. Et que cela – depuis toujours – ne peut se faire en 10 minutes, en courant, en ayant une idée derrière la tête. Vous aurez beau frapper à sa porte en utilisant la ruse ou entrer de force en elle, cela ne fera que vous séparer encore plus de la femme-oasis.
Au contraire, je vous invite à prendre le temps, à la regarder avec amour, à la toucher avec toute votre présence. Je vous invite à aller au-delà de ses barricades, à pénétrer lentement et profondément en elle, à y rester ensemble, hors du temps. C’est là où elle attend – depuis si longtemps – ce poète-voyageur qui pour elle, se sera fait pleinement homme.
~Jean-Philippe Ruette