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Ce flot d’amour…

À force d’y habiter, d’y revenir inlassablement, j’ai constaté que mon corps et le sien étaient de véritables merveilles de sensualité, divinement conçus pour s’épouser, pour se connecter. Voyez-vous comment nos différences si belles, rendent possible cette complémentarité si naturelle ?

Ce qui me fascine par-dessus tout, est de réaliser que cette complétude nous a été offerte comme un cadeau : sans condition. Elle est simplement là, tissée en nous depuis toujours. Un simple câlin permet déjà d’en avoir un aperçu. Qui n’a jamais ressenti cette délicieuse circulation qui traverse spontanément les amants enlacés ?

Lorsque je suis en elle, c’est encore plus évident. J’observe alors, émerveillé, qu’un intense flot d’amour se met en mouvement par cette seule connexion de nos sexes réunis, de nos cœurs épousés. Pour en profiter il n’y a donc rien à faire ! C’est peut-être ça d’ailleurs, le plus difficile à réaliser…

Si longtemps je suis resté, inconscient de cette simple vérité. Aussi, chaque fois que j’étais en elle, je m’efforçais de FAIRE quelque chose, de tenir la cadence, d’être à la hauteur, tout convaincu de la nécessité d’aller quelque part. Je ne savais pas encore entendre le murmure de l’amour qui circule de lui-même, sans faire un geste…

Mon manque de présence m’empêchait de sentir ce flot naturel qui nous relie, lorsque nous offrons à nos corps et à nos cœurs le temps de se parler, de se comprendre, d’entrer en résonance. En regardant ma vie, je réalise avec une pointe d’ironie, tout ce temps passé à vouloir atteindre un état qui était déjà là, de lui-même.

Aujourd’hui, je savoure de plus en plus ce plaisir simple d’écouter nos corps s’échanger des vagues, se partager des frissons, comme s’ils étaient enfin libérés de mon désir impérieux de FAIRE quelque chose. Aussi chaque fois que je peux, je prends plaisir à être simplement présent en elle, plongé dans la douceur de son corps satiné.

Là, dans une délicieuse immobilité, au cœur de cet océan sans rivage, je savoure ces fruits qui ne sont plus défendus et qui poussent dans la pénombre lumineuse de son jardin secret. Merci mon adorée de m’offrir de ton abondance et de m’accueillir jour après jour : sans condition.

~Jean-Philippe Ruette