J’en parlais dans mon dernier texte, il y a dans nos corps une merveilleuse complétude naturelle. Lorsqu’on les réunit, un flot d’amour se met en mouvement de lui-même, créant ainsi une délicieuse circulation qui offre aux amants, un sentiment profond de plénitude, de paix, d’accomplissement.
Cet état de conscience, je l’appelle simplement « la connexion ». Pour en profiter pleinement, et c’est sans doute le plus difficile pour moi, je sais que je dois simplement m’y abandonner ou en d’autres mots, laisser faire l’amour. Je sais aussi que cet état est difficile à atteindre, qu’il demande beaucoup de présence et qu’il se perd facilement.
Aussi, afin de m’aider moi-même à garder le cap, j’ai eu l’idée de mettre par écrit ces quelques clefs qui nous aident elle et moi, à cultiver au quotidien cette délicate connexion.
– Se coller dans le divan
S’assoir l’un contre l’autre et rester là « le temps qu’il faut » (au moins 20 min) à ne rien FAIRE, à respirer, à laisser les corps se parler en silence. Ceux-ci naturellement vont chercher à s’équilibrer, à s’harmoniser, à faire circuler tout l’amour qu’ils ont accumulé patiemment en prévision de ce moment.
– Se faire de longs câlins
C’est une variante en raccourci de « se coller dans le divan ». Plusieurs fois par jour, dès que l’on se retrouve, avant de se séparer, ou même sans raison, prendre le temps nécessaire pour mettre les corps en contact avec toujours cette intention claire de s’ouvrir et de laisser circuler l’amour.
– Offrir sa présence
Lorsque l’autre a besoin de se confier, de raconter sa journée, de partager une émotion, arrêtez complétement de FAIRE et offrez-lui votre présence pleine et entière. Soyez ouvert, réceptif à ce que l’autre vous dépose. Notez bien qu’il est tout à fait possible d’être dans l’accueil, dans l’espace du cœur, même si nous ne sommes pas d’accord avec ce qui est partagé.
– Voir avec les yeux du cœur
Dans nos corps se trouve enfouit le ressenti de ces premiers instants où nous nous sommes regardés avec amour. Cette mémoire peut être lointaine, mais elle existe toujours en nous. Prendre le temps de la rappeler, de la faire remonter en surface (à l’aide de l’Intention) permet au corps de retrouver plus facilement cette posture intérieure, cette ouverture qu’il avait à ce moment.
– Faire l’amour à partir de cet espace de connexion
La sexualité, celle qui nous plonge dans un espace sacré, se fait naturellement avec justesse lorsqu’on s’élance vers elle à partir de cet espace de connexion. Nos corps habités de présence savent d’eux-mêmes comment profiter au mieux de ce flot d’amour qui vient nourrir en profondeur chacune de nos cellules.
Comme vous pouvez le constater, la connexion n’est pas quelque chose qui se conquiert, qui se gagne ou qui se force. Non, c’est une foule de petits gestes qui s’accumulent au fil des jours avec tendresse, avec amour et qui vous font entrer peu à peu dans cet espace moelleux, tissé de vagues, cousu d’étoiles, là où le temps n’existe plus.
~Jean-Philippe Ruette