Quand je m’élance vers elle en étant dans ma tête, quand je veux absolument arriver à quelque part, invariablement je finis par la voir comme une équation à résoudre. Dès lors, de toute la force de mon intelligence, j’analyse, je mesure, je calcule les angles d’approches tout en soupesant mes chances de succès. Inconsciemment je continue de chercher (encore et encore) cette fameuse recette, celle qui m’ouvrira chaque soir les portes de son corps de femme.
C’était mon cas ce soir-là et je lui faisais remarquer d’un air surpris, pas loin du reproche, que son corps ne semblait pas vouloir s’ouvrir malgré toute ma bonne volonté. Ce à quoi elle me répondit simplement que ce n’était pas quelque chose qu’elle contrôlait, ça se faisait naturellement comme une sorte d’élan physique, énergétique, comme un grand OUI! chanté à l’unisson par toutes les cellules de son corps.
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Quand je m’élance vers elle en étant dans mon corps, naturellement je danse sur cette musique vivante que l’on peut entendre au cœur du silence. Dans cet état méditatif, loin de mes pensées, je m’aperçois émerveillé que je sais intuitivement comment lui offrir, comment la faire sourire. C’est comme si son corps tout entier me prenait par la main pour me guider, pour me donner la clef qui ce soir-là ouvrira les portes de son Temple Sacré.
Dans ces moments-là, tout est simple et fluide. Nos corps libérés du doute et de toutes nos pensées peuvent s’aimer librement, sans entraves et sans destinations imposées. Comme il est doux de me tenir alors au plus secret de toi, reçu, aimé, tendrement épousé dans tes profondeurs sacrées. Comme il est émouvant d’être baigné par le feu rayonnant de ton amour qui, sans aucune condition, vague après vague, donne la vie.
~Jean-Philippe Ruette