Son pouvoir de femme

Pour l’homme que je suis, la femme reste auréolée d’un profond Mystère. Tout en elle me fascine et même quand je pense l’avoir comprise, il lui suffit d’un seul pas de danse pour faire voler en éclats toutes mes certitudes. Sans effort elle me ramène inlassablement vers mon cœur, vers cet espace au-delà de la raison et qui me semble parfois si inaccessible. Majestueuse, ancrée dans son pouvoir, celui qui dénude, celui qui révèle, elle m’invite en silence à plonger avec elle, en elle, dans l’espace océanique de la connexion.

Et là je ne peux pas tricher. C’est comme si elle lisait au-delà de mes mots, de mes actions pour ressentir l’intention qui m’anime, pour déchiffrer celui qui se tient devant elle. Et ça m’enrage tellement parfois, de me sentir si nu devant elle et en même temps je me sens si reconnaissant d’être admis près d’elle, dans cet espace de vérité. Et ce qui m’émeut par-dessus tout est de sentir à quel point elle m’aime, simplement, sans me forcer à quoi que ce soit.

Tant de fois j’ai essayé de prendre des raccourcis, de me faufiler, d’aller plus vite, de jouer sur les mots et chaque fois son corps, tel un baromètre, nous a donné la vérité. Par bonheur, les portes du Paradis ne s’ouvrent que pour celui qui arrive le cœur tendre, les mains nues. Depuis toujours il n’y a rien à prendre en elle ! La femme se donne par amour à celui qui l’aime totalement avec toutes ses couleurs, de jour comme de nuit.

Alors, rattrapé par cette vérité toute crue, je me surprends parfois à sourire joyeusement en réalisant à quel point la vie près d’elle peut être simple, nourrissante et vraie. Alors, rattrapé par cette vérité toute nue, je me retrouve souvent à mon endroit préféré, là où je peux l’admirer du matin jusqu’au soir, du soir jusqu’au matin, dans cet espace tendre, moelleux, qui s’ouvre en moi, quand elle me tient dans ses bras, dans sa vérité.

~Jean-Philippe Ruette