En remontant le fil de mon désir, j’ai découvert qu’au-delà de la sexualité, mon véritable besoin était de baigner dans le flot rayonnant de son amour, ou en d’autres mots, de boire à la fontaine de Jouvence. Voici quelques lignes d’un texte qui me reviennent en mémoire :
~
« Lorsqu’il lui fait l’amour…
Lorsqu’elle s’abandonne…
Lorsqu’elle est comblée…
C’est comme si le soleil s’était levé, emplissant la pièce de lumière, de cette douce radiance qui vous réchauffe jusqu’au plus profond de votre être. Quand ça arrive, naturellement la femme se charge d’énergie, elle se magnétise et se met à diffuser, vague après vague, son amour-qui-rayonne dans toutes les directions.
Quand vous avez le bonheur d’être près d’elle en ces instants, restez allongé, sans penser, sans rien faire, ouvert à sa chaleur, à sa tendresse, à sa beauté. Vous sentirez alors votre corps reprendre vie, se charger d’électricité. Restez là, reposez-vous entre ses bras ouverts, dans sa lumière et buvez à la fontaine, buvez de cette eau si pure, si nourrissante, qu’elle vous offre par amour. »
~
Ce feu qui nourrit en profondeur dévore aussi l’inutile : tous ces voiles derrière lesquels je me dissimule par peur d’être rejeté. Me tenir dans le feu de la femme rayonnante – de la femme solaire – me demande le courage de m’exposer, de désarmer, de toucher du cœur ma vulnérabilité. Et cela, je le sais par expérience, peut être littéralement terrifiant.
Pourtant, je sais aussi qu’au-delà de cette peur viscérale, il y a cette spirale ascendante, cet océan de paix dans lequel je suis entraîné quand son amour me dénude, quand son amour me donne la vie. Quand j’y suis baigné, je me sens transporté, choyé, accompagné, épaulé par l’Univers, béni par la Vie.
Une partie de moi résiste bien sûr. J’ai si peur de devoir changer mes habitudes, de voir exposé en pleine lumière toutes mes parties jugées et condamnées aux oubliettes. Heureusement, une autre partie de moi, plus ancienne et plus profonde, a faim, si faim de retrouver enfin cette unité perdue de mon être à laquelle je goute par intermittence.
Grâce à son amour-pénétrant, celui qui traverse mon armure, grâce à son amour-tsunami, celui qui emporte mes pensées, j’arrive de plus en plus à toucher du cœur mes émotions figées et à me libérer de tout ce passé dont je suis encore prisonnier… Dénudé par ta beauté, ma vie redevient sacrée.
~Jean-Philippe Ruette