Dans ma première chronique, je vous ai parlé brièvement de mon histoire, de mon intention sur cet espace d’écriture et je vous ai laissé quelques « devoirs » à faire en attendant notre prochaine rencontre : trois questions à vous poser qui pourraient vous aider à sortir des sentier battus. Je vous ai aussi parlé de l’importance de rêver comme si vous étiez un enfant, pour ressentir le languir de votre cœur, pour contacter ce qui vous appelle profondément et qui demande à s’accomplir. Maintenant, prenez une profonde inspiration avec l’intention de vous connecter à cette joie silencieuse qui vous habite depuis toujours. Je vous invite à voir cette joie comme le fil d’Ariane qui vous relie à ce que vous êtes en vérité, sous vos écrans (ceux qui vous dissimulent et vous enferment).
Revoyons ensemble ces trois questions.
À part bien sûr pour faire des enfants, à quoi sert donc la sexualité ?
Le sexe étant recouvert d’un puissant tabou (zone d’ombre), il est intéressant de se poser la question pour remonter le fil de nos croyances. Personnellement j’ai observé que la réponse que j’ai trouvée en moi était inconsciente en ce sens que je ne l’avais pas choisie ! C’était celle par défaut qui venait avec le modèle de couple standard. Dans ce modèle par défaut, hérité de nos parents et de nos grands-parents, le couple est régi par une sorte de contrat. Que l’on soit marié ou pas, le contrat reste le même et implique de part et d’autre des devoirs conjugaux. Ce qui va suivre semble être assez cliché, mais c’est pourtant ce que j’ai découvert en remontant le fil de mes propres croyances.
Pour schématiser en tant qu’homme je devais assurer la subsistance de la famille et prendre soin de ma femme : l’emmener au restaurant, lui acheter des fleurs et souligner les dates importantes comme notre anniversaire et la Saint-Valentin. Si je m’en occupais bien, alors j’étais en droit de recevoir en retour ce qui était prévu au contrat : qu’elle remplisse le fameux devoir conjugal pour avoir des enfants (et surtout pour répondre à mes besoins d’homme). Vous remarquerez qu’il n’est pas vraiment question d’amour ni de liberté. Non, ça ressemble plutôt à un contrat régissant un commerce de services entre deux individus. Est-ce un contrat que vous signeriez consciemment si vous aviez le choix ?
Pour revenir à ma propre réponse je me suis alors rendu compte que pour moi la sexualité était une sorte de droit acquis, un devoir qu’elle devait remplir en échange de mes services d’homme. C’était ma croyance de fond, celle qui provenait de ce qu’on appelle communément notre héritage judéo-chrétien. Par-dessus se trouvait une notion plus moderne, héritée je dirais, de la révolution féminine, du droit de la femme au plaisir. Il fallait donc, en juxtaposant les croyances, qu’elle jouisse en remplissant son devoir conjugal ! Ouf ! Vous remarquerez que nous ne parlons toujours pas d’amour…
Prendre conscience de ces conditionnements, les sortir de l’ombre, m’a permis de constater que ceux-ci me rendaient malheureux car ils n’étaient pas en accord avec ma nature authentique. Je me suis alors retrouvé devant une page blanche avec une quête à entreprendre afin de trouver mes propres réponses, celles qui sortiraient mon couple de ce que j’appelle « l’amour comptable ». Une caresse quémandée, reçue en échange d’un service, n’a pas la même saveur qu’une caresse librement consentie, offerte avec amour…
Comme je l’écrivais dans ma première chronique, je me suis lancé dans cette quête de nouvelles réponses aux alentours de l’automne 2013. J’ai plaisir à dire que je suis toujours sur ce chemin-qui-a-un-cœur et qui s’étire à l’infini. Le parcourir avec elle m’apporte une grande joie et le sentiment d’accomplir ma mission.
~Jean-Philippe Ruette