Quand le sexe se transforme en amour

Pour passer de l’un à l’autre, nous avons besoin d’un seul ingrédient : la présence. Celle-ci nous offre un espace vierge où nos cœurs et nos sexes peuvent s’épouser librement à chaque instant. Sans cette présence, sans cet accueil inconditionnel de ce qui est vivant entre nous maintenant, il m’est très difficile d’échapper à l’emprise du temps, d’un passé à reproduire, d’un futur à espérer.

Sans présence je me surprends à vouloir contrôler chaque rencontre, à tenter de reproduire cette fameuse recette que j’aime tant, à vouloir marcher dans ce même sentier que je connais trop bien. Sans présence, je réalise que je perds de vue cet éternel instant dans lequel tout peut arriver, dans lequel tout est LIBRE d’émerger. Et c’est précisément ce à quoi j’aspire au plus profond de mon être !

Ô bien sûr les voix-qui-parlent-dans-ma-tête ont chacune leur point de vue sur les 10 meilleures positions pour l’emmener au septième ciel, sur ce que devrait être LA soirée parfaite. Mais est-ce vraiment ce que je souhaite : rejouer inlassablement dans le même scénario, (où l’une de ses variantes) ? La présence m’invite gentiment à me détacher du résultat, à me détendre enfin pour danser avec elle, comme si c’était la première fois.

Merci à toi d’avoir osé poser ta vérité en ces quelques mots si simples, si directs : « ce n’est pas ce que nous faisons qui n’est pas correct, ça va juste trop vite pour moi ». Elle avait besoin de ressentir, d’être pleinement présente à ce qu’elle vivait. Elle avait envie d’accueillir pleinement ! Moi aussi d’ailleurs, tout affairé que j’étais à vouloir aller quelque part.

Touché par son offrande, par sa nudité, par sa vérité mon cœur tout grand s’est ouvert ! Et c’est précisément là que le sexe s’est transformé en amour, quand mon cœur tout entier s’est rempli de sa rayonnante beauté. Celle-ci, je le sais maintenant, je la vois seulement quand je fais le silence en moi, quand je pénètre avec elle (en elle) dans cet espace de totale liberté qui existe en dehors du temps.

~Jean-Philippe Ruette