La douce fermeté de l’homme

Il est des jours comme celui-ci, des jours de houle où je sens toute sa fragilité, sa vulnérabilité, où je sens son pouvoir de femme qui veut se déployer au-delà de ses limites connues. Dans ces moments-là quelque chose en moi de chevaleresque s’éveille et monte en surface comme le récif qui se dresse – inébranlable – au cœur de la mer en furie.

Quelque chose de fort, de solide, qui vient s’ancrer dans mes profondeurs insondables… Et en même temps quelque chose d’une grande souplesse, plein de tendresse, de bienveillance. Je me sens parfois comme le palmier couché par l’ouragan, décoiffé mais heureux, de sentir que rien ni personne ne peut le déraciner.

Il est des jours comme ça où elle me demande d’incarner pleinement cet aspect du masculin, de l’homme dans ce qu’il a de plus sécurisant, de plus rassurant. Elle me demande simplement d’être un refuge (silencieux et vibrant), de la prendre dans mes bras (immenses) et de lui permettre de se déposer contre mon cœur battant avec lenteur et régularité.

Qu’il est bon d’accueillir cette confiance, cet abandon complet de la bien-aimée, de la guerrière qui se repose en toute sécurité le temps de reprendre son souffle. Oui c’est bon de se sentir pleinement homme, de sentir cette douce fermeté en soi, de vivre cette délicieuse complétude des cœurs et des corps qui s’épousent…

Élances toi mon amour, tandis que je veille, tandis que je tiens la barre de notre navire et que je me fais tremplin. Élance-toi sans crainte et prends ta place dans le firmament, là où les étoiles brillent, là où ta beauté remplit l’horizon, là où tu guides mes pas.

~Jean-Philippe Ruette