De la friction à la connexion

Lorsqu’ils sont l’un dans l’autre et s’épousent tendrement, nos sexes peuvent alors entrer en résonance et reformer un tout. Naturellement, ils se complètent à la perfection et nous offrent une occasion en or de recharger nos batteries. De polarités opposées, ils vibrent à l’unisson et permettent à notre amour de circuler librement, remplissant nos corps de plaisir et d’énergie.

Pour entrer dans cet espace de ressourcement, nous devons tous deux cultiver notre qualité de présence (être dans nos corps) et éviter d’allumer le feu de paille de l’excitation. Celle-ci, invariablement nous amène vers la fin habituelle et cette autre faim, celle de ne pas avoir eu le temps et l’espace de charger nos corps.

Lorsque je pénètre en elle, je peux le faire en courant parce que je suis dans l’urgence de soulager une tension. Je peux aussi le faire avec une lenteur organique, en prenant tout mon temps. Ce faisant je lui permets alors de se détendre, de se relaxer pour s’ouvrir et m’accueillir pleinement dans son jardin d’éden, là où l’amour se fait. Une seule pénétration peut prendre de longues et délicieuses minutes…

Quand je suis dans ses profondeurs, tendrement tenu au plus profond d’elle, je peux encore sortir en courant ou rester là, à ressentir ce flot d’amour qui déjà circule entre nous sans effort. C’est là, dans cet espace où j’ai parfois l’impression qu’il ne se passe rien que je dois justement attendre et respirer pour laisser la magie opérer.

Sans ce temps d’attente et de respiration, cet instant reste une frontière infranchissable. Si je cède à mon impulsion première, à mon excitation qui me pousse à me précipiter, alors je me mets à courir vers une destination qui paradoxalement, m’éloignera de ce que je cherche véritablement dans mes profondeurs silencieuses : être un avec elle, reçu, entrelacé, béni, en paix.

~Jean-Philippe Ruette