Quand j’arrive à prendre du recul, à m’observer de l’intérieur, il me semble évident que je ne suis pas séparée d’elle. Le simple fait de ressentir son émotion, de penser à quelque chose qu’elle me dit l’instant d’après… Ai-je besoin de plus de preuve pour remettre en question mes croyances qui me disent que nous sommes tous séparés?
Si longtemps j’ai cherché cette connexion en me projetant vers l’extérieur pour trouver enfin LA bonne personne… Que d’énergie investie pour changer cette personne, pour tenter de l’ouvrir à quelque chose que je croyais devoir trouver en dehors de moi, pour sentir quelque chose qu’elle devait me donner…
Quand j’arrive à plonger dans mes profondeurs (à quitter le monde classifié de mes pensées) je peux entrer dans le monde unifié qui s’ouvre dans mon cœur. Je suis toujours étonné d’y trouver cette paix que je poursuis (tout en la fuyant). C’est là que se trouve aussi cette délicieuse connexion qui se partage d’elle-même quand je lui offre toute mon attention.
Oui le chemin est long, difficile. Il y a tant de facettes en moi qui jugent, qui blâment, qui se sentent coupables, qui veulent prendre sans jamais être rassasiées. Je sais aujourd’hui que chacune à sa façon maladroite essai d’obtenir un peu de cet amour inconditionnel si rare dans ce monde si plein de « oui…mais ».
Pour moi le chemin s’étire inlassablement vers l’intérieur, en remontant le fil de mes émotions, en les ressentant sans poser aucune condition. Suis capable d’offrir à toutes mes facettes de cet amour si pur qu’il n’exige rien ? Suis-je capable d’accueillir ces enfants tristes, honteux, en colère qui se cachent dans mes zones ombragées ?
Par bonheur il est souvent plus facile d’accueillir les enfants blessés de sa partenaire. Alors, comme dans un miroir, je peux voir à quel point elle s’ouvre, si belle, si rayonnante, non pas sous l’injonction, mais simplement parce je l’accueille tout entière sans poser aucune condition. Après, il n’y a qu’un pas pour transposer en soi cette médecine si douce, si transformatrice. Merci mon adorée, d’avoir osé la vulnérabilité.
~Jean-Philippe Ruette