Vivre dans cette délicieuse proximité

S’ouvrir, se montrer vulnérable, se dire avec authenticité n’est pas de tout repos. Bien souvent on se retrouve, funambule en équilibre, sur une corde raide avec nos peurs en guise de précipice. Comment l’autre va-t’il recevoir ce que j’ai à dire, ce que je ressens, ce que je suis maintenant ? Sera-t’il blessé, sera-t’elle en colère ? Vais-je nous plonger dans le « drama » émotionnel, dans le mélodrame ?

Je m’aperçois que j’ai longtemps cherché la sécurité. Surtout ne pas faire trop de vagues… et je prends conscience que ce choix du chemin-le-plus-facile ne m’a pas vraiment aidé à évoluer. Au contraire, j’ai développé au fil du temps de nombreuses stratégies d’évitement, de dissimulation, de camouflage. Et j’ai vécu une grande partie de ma vie dans cette relative « tranquillité » en demi-teinte, à vivre à moitié, à aimer sans trop me mouiller.

Pourtant, je le sais maintenant, vivre connectés, entrelacés avec cet autre, ne peut se faire que dans la transparence la plus totale. Chaque peur qui remonte doit être nommée, mise sur la table en pleine lumière. Les ressentis doivent être partagés, mis en commun. Les instruments que sont l’Homme et la Femme doivent lentement s’accorder l’un à l’autre pour que le couple puisse enfin jouer sa mélodie, accomplir sa destinée.

Aujourd’hui je choisis d’aller de l’avant encore et encore, de déshabiller ce cœur d’homme si moelleux, si accueillant, si tendre. Je choisi de voir en face mes automatismes, mes masques, mes écrans… et de les abandonner derrière moi.

Aujourd’hui je choisis de vivre dans cette délicieuse proximité… qui existe… quand les cœurs se touchent… quand les corps s’épousent… quand les yeux se disent et plongent ensemble… dans l’Océan.

~Jean-Philippe Ruette