Je constate à travers elle qu’il n’est pas toujours facile pour la femme de sentir l’homme s’éloigner… Lui qui était, l’instant d’avant, si proche qu’elle pouvait sentir son cœur dans le sien, son souffle dans son cou… Et puis et puis, sans même se retourner, le voilà reparti comme ça pour on ne sait où! Ce midi j’ai pris le temps de me poser et de mettre des mots sur mon besoin d’homme de m’éloigner…
Quand je t’ouvre mon cœur, quand je te laisse entrer et m’habiter… c’est un peu comme si je plongeais dans les profondeurs de cet Océan sans rivage qui s’ouvre en chacun de nous. Quels moments délicieux… Se sentir ainsi porté, emporté par le flow, par les flots, baigné par ton Amour infini… si finement entrelacés, si unis, si abandonné dans tes bras…
Au-delà des mots, dans ce Silence si plein, je reste avec toi hors du temps juste à être… Et cette impression magique de boire à ta fontaine, de reprendre vie, d’être comme ce voyageur qui rentre enfin chez lui après toutes ces années au loin… Et pourtant, il vient un moment où je sens l’appel du large, le reflux de la marée… et ce besoin si fort de sentir à nouveau le vent sur mon visage!
C’est comme un signal intérieur auquel je ne peux me défiler sans me perdre… J’ai besoin de faire, de mettre en forme, d’utiliser tout cet Amour reçu en communiant à ta Source. Aussi je le réalise, il se peut que tu te sentes seule, abandonnée… Je m’en excuse. Je ne l’avais pas réalisé. J’aimerais te dire simplement que si je m’éloigne un peu de toi, c’est simplement pour offrir à mon tour, pour exprimer tout cet Amour que tu m’offres si librement et qui m’inspire tant.
Sans toi, je ne suis qu’un instrument sans inspiration, qu’un homme sans foyer… Merci de garder ton feu allumé pour moi. Grâce à ta lumière je sais que je n’ai qu’à regarder dans mon cœur pour retrouver mon chemin vers la maison, vers toi. Je t’aime.
~Jean-Philippe Ruette