Je me regardais aller cette semaine… beaucoup de travail au bureau, des textes à écrire ici, les travaux d’automne qui s’accumulent à la maison alors que déjà la neige montre le bout de son nez… Plus je me précipite dans le « faire », et plus le temps me glisse entre les mains, et plus j’ai l’impression d’aller nulle part. Je m’aperçois que je commence à manquer d’énergie, de motivation, d’inspiration.
C’est souvent dans ces moments-là, qu’elle vient vers moi, me reflétant mon agitation, mon éparpillement. Elle s’approche alors sans rien dire et je peux ressentir son épuisement lancé comme une bouteille à la mer. Mon ancien réflexe était de voir ça comme un nouveau problème à régler, à mettre sur la liste. Je me disais alors : « Bon, qu’est-ce que j’ai encore fait (ou pas fait)… »
Aujourd’hui je sais qu’elle vient vers moi quand nous avons besoin de boire à la fontaine. Je le ressens aussi, mais c’est elle qui s’en fait la messagère, qui en prend conscience la première. Sa présence silencieuse me dit : « Viens, rapproche-toi. Nous avons épuisé notre dernière inspiration. Vois comme ces rêves-là déjà prennent formes. Vois ce que nous avons créé! Reviens maintenant, il est temps de replonger en nous, de rêver de nouveau… »
Aujourd’hui je ne résiste plus, je ne m’accroche plus à mes listes comme à des bouées… Ce matin j’ai tout posé, mon travail, mon agitation et j’ai suivi la direction que ton cœur m’indiquait… et j’ai plongé dans le mien pour t’y retrouver, pour t’y ressentir… De nouveau je sens le vent gonfler notre voile, chargeant notre navire de tous ces nouveaux possibles. Quel cap allons-nous choisir?
Pour le moment je n’en sais rien, profondément tu m’entraînes en nous… Qui pourrait dire ce que nous allons rapporter de cette Immensité… Alors je me laisse simplement être avec toi, j’inspire, je m’ouvre à l’abondance de la Vie qui ne demande rien et qui offre tout. mmmmmmmmmm… ça fait tellement du bien de s’abandonner aux flots (au flow)…
Merci mon Amour, merci de me rappeler qu’au delà des listes, tout est vivant, tout respire… et qu’en toutes choses, il y a un cœur qui bat. Il y a un bien sûr un temps pour faire, pour bâtir, pour offrir (expirer) mais aussi un temps pour être, pour laisser aller, pour recevoir (inspirer)… et que l’harmonie est tout simplement cette danse qui les unit tendrement.
~Jean-Philippe Ruette