J’aime bien voir le couple comme une sorte de navire s’élançant sur une mer inconnue… À la fois parce que la vie à deux est une incroyable aventure parsemée d’écueils, de vagues, de douces brises, de tempêtes soudaines… et aussi parce que si on décide de s’y embarquer vraiment et bien il faut quitter un port – une rive connue (et sécurisante) – pour s’élancer vers cette inaccessible étoile rêvée par les poètes, les fous, les amoureux.
Bien sûr c’est difficile, et cela peut paraître pure folie de se lancer dans pareille équipée avec une personne à peu près inconnue… Ai-je vraiment envie de me dévoiler, de faire confiance, de m’engager ? À froid – à cœur endormi – la réponse est souvent un « non » calculé qui se défend facilement avec des arguments raisonnables… Et pourtant vous sentez comme moi cette force irrationnelle qui monte de vos entrailles et qui vous dit en silence de foncer malgré tout, de vous élancer sans calculer…
Vous voilà donc à flots, deux amoureux (fous) qui se lancent éperdus vers cette fabuleuse étoile que l’on peut apercevoir – sentir surtout – quand les yeux de l’être aimé brillent plus que d’ordinaire… quand vos cœurs habitent la même maison… Pour y arriver, pour ne pas sombrer, vous devrez (ré)concilier ces deux principes si différents et pourtant si complémentaires – masculin et féminin – pour les faire danser et s’épouser.
Le masculin donne la direction. Toujours il garde un œil sur l’étoile-rêvée, sur ce cap souvent à corriger et trace, en résumé, une route là où il n’y en a pas. Le féminin donne l’impulsion (la vie). Il vous fait avancer. Toujours il rayonne et garde vivant ce feu qui nourrit et tient chaud. Il vous aide à brûler tout cet inutile qui vous encombre, ces bagages emportés et qui ne peuvent vous suivre… là où vous allez.
Ensemble… enfin réunis sur un navire… s’élancent vers l’immensité deux êtres entrelacés… qui tentent d’atteindre la voute étoilée.
~Jean-Philippe Ruette