Je l’écrivais récemment, son premier besoin de femme est d’ÊTRE avec moi, de me rencontrer, d’être relié par le cœur. Même si j’en suis pleinement conscient, il est des jours où je n’y arrive tout simplement pas… et c’est en courant que j’arrive à la maison, que je me présente devant elle.
Agité, stressé, j’ai beau respirer profondément, je me sens très peu disponible pour établir cette connexion dont nous avons tant besoin. Dans ces moments-là, puisque je n’ai rien à offrir, mon premier réflexe est de me cacher, de fuir son regard pénétrant… Il m’est si difficile d’admettre que j’ai besoin d’aide…
Les yeux fuyants, cherchant la prochaine chose à faire je me tiens sur le seuil de sa porte. Je la sens me ressentir, me respirer et je sais qu’elle voit à quel point je suis loin de mon centre. Le mental en ébullition, le corps tendu j’ai l’air d’un fugitif qui ne sais plus comment rentrer dans sa propre maison.
Elle me sourit en silence. Puis, lentement elle ouvre ses bras et m’attire contre elle, en elle. Telle une flèche je sens ma conscience revenir, comme tirée de l’intérieur… Et cette impression vive de courir vers la mer… et d’être stoppé net par la première vague… pour m’effondrer comme une masse dans les flots…
Baigné dans le flow de son Amour, dans le calme et la sécurité de son corps qui m’enveloppe je peux enfin me déposer. Au creux de ses bras, au creux de son corps, lové dans la chaleur de son ventre si doux, je m’abandonne… Peu à peu je sens ma vigilance se relâcher, mon corps se détendre, s’apaiser… Je retrouve un début d’équilibre…
Tendrement bercé par l’infinité de son Amour, tendrement reçu dans son intimité je retrouve lentement mon humanité, ma fragilité, ma sensibilité. Après un long soupir, enfin mes yeux trouvent les siens… Je sens qu’elle est pleinement là pour moi, nue, sans exigence… Je sens qu’elle garde notre feu sacré… Après un long regard complice, si plein de Nous, je peux enfin tourner mon regard vers l’intérieur… pour accueillir et me libérer de toute cette ébullition qui est là en moi…
~Jean-Philippe Ruette