Difficile de savoir à l’avance de quoi sera faite la prochaine rencontre, la prochaine relation. La peur de l’inconnu n’est jamais très loin sous la surface, sous le vernis… Pourtant, comme vous peut-être, j’ai toujours senti en moi ce profond désir d’aller à la rencontre de l’autre, comme si c’était littéralement écrit dans mon ADN…
Aussi, malgré la peur je me suis élancé encore et encore vers cet autre, vers ces inconnues qui ont croisé ma route au fil des années. Et sans le savoir, j’ai rejoué maintes et maintes fois le même scénario, espérant changer de l’extérieur ce qui était en réalité caché en moi. Oui, je parle bien de toutes ces blessures qui m’empêchaient d’approfondir la rencontre.
Alors, ne comprenant pas ce qui se passait, chaque fois que ça devenait trop sérieux (trop douloureux) je me retirais de la relation pour aller recommencer ailleurs la même histoire… et revivre encore les mêmes souffrances. Si vous vous reconnaissez dans cette histoire, ne soyez pas trop dur avec vous-même, vous n’êtes pas seul… Et oui qui a envie d’aller là où ça fait mal ? Pas moi en tout cas…
Pourtant, et c’est particulièrement vrai dans le massage, il n’est pas rare que nos tensions restent diffuses, cachées, enfouies hors de notre portée. Et c’est seulement quand l’autre pose la main dessus, précisément « là où ça fait mal », que l’on prend enfin conscience de l’origine de son mal-être. Alors par la beauté du lien qui vous relie, par la magie de l’Amour, les deux peuvent alors s’unir (au lieu de se combattre) et accueillir ensemble la tension… et son dénouement.
Pour ceux qui comme moi cherchent la guérison, je ne peux que vous encourager à vous élancer encore et encore vers cet autre en conscience, i.e. en sachant que vous allez contacter vos zones douloureuses, méconnues, refoulées… C’est inévitable et nécessaire. Ce faisant, vous allez vous offrir le plus beau des cadeaux : vous libérer enfin du passé accumulé et ainsi retourner habiter cet Instant délicieux, ce présent magnifique… où tout commence… où tout est vécu… pour la première fois.
~Jean-Philippe Ruette