« Lui offrir un espace pour s’épanouir »
Il fut un temps – avant le Temps- où la Grande Déesse de tous était adorée et protégée. Elle répandait sur ses enfants ses fruits, son abondance, nourrissant, chérissant, offrant à tous gratuitement le gite, le couvert… un éternel printemps.
Et puis et puis, le ciel s’est assombri et les jours gris se sont installés… La Grande Déesse, comme bien des femmes, a dû se cuirasser le corps pour se protéger et pour survivre… jusqu’au prochain printemps.
Je ne suis pas le seul à penser, à sentir surtout, que ce printemps est à nos portes. Une nouvelle aube pointe à l’horizon de l’humanité et comme beaucoup j’ai espoir de voir enfin la Grande Déesse retrouver sa féminité sacrée, de nouveau adorée et protégée.
En ces temps troublés, je sens qu’il est temps pour nous les hommes -les fils de la Mère- de lui offrir à Elle, et à toutes ses filles, nos bras ouverts et cet espace moelleux, sécuritaire dont elles ont tant besoin pour se reposer, s’abandonner… et enfin désarmer.
Pour cela messieurs, nul besoin d’une forteresse… Vous n’avez besoin que d’un cœur dénudé et la volonté sans faille de rester là quoi qu’il arrive, à la tenir, à la regarder -avec douceur et fermeté- tandis qu’elle dépose (enfin) son fardeau de pleurs et de douleurs.
Et puis alors, une fois ses plaies pleurées et pansées, la Grande Déesse, pourra de nouveau se tenir nue, adorée et protégée au milieu de ses enfants… tandis que le Temps de lui-même disparaîtra… dans cet éternel instant… qui s’ouvre depuis toujours…entre les amants.
~Jean-Philippe Ruette