Vivre près d’une femme peut être assez déroutant. Ses humeurs changent au fil de ses saisons et on a parfois l’impression de vivre avec plusieurs femmes.
Tantôt calme et sereine, elle arrose le cœur de l’homme d’un Soleil-qui-fait-croître et d’une pluie-fine-qui-étanche-la-
Mais, à l’image de Dame Nature il arrive aussi qu’elle devienne furie, bourrasques, femme-tempête… et que ses cris et ses larmes emportent tout sur son passage.
Dans ces cas-là j’ai longtemps eu le réflexe (de survie) de prendre la fuite, de me mettre à l’abri. Pourtant, au fil des saisons, je me suis aperçu que ma façon de faire avait pour conséquences d’amplifier la tourmente et d’en augmenter la fréquence.
Au fil des saisons toujours, j’ai commencé à lui ouvrir mon cœur de plus en plus et à développer cette connexion dont elle avait si faim. Je me suis mis à ressentir ainsi ses émotions, ses vagues, à sentir les montées, à « voir » les tempêtes arriver… Cette expérience directe (sans filtre mental) de son état intérieur à elle m’a permis de comprendre enfin ce qu’elle vivait… et de cesser de fuir.
Aujourd’hui quand elle traverse ses tempêtes, je l’accompagne au lieu de me détourner d’elle. Je fais ce que j’appelle le pilier ou encore l’homme-paratonnerre. Je me pose près d’elle, connecté à ma puissance d’homme et j’ouvre le cœur bien grand pour offrir à sa tempête émotionnelle (cette énergie de haute intensité), une porte de sortie d’elle, un chemin vers le sol… vers la Terre-Mère qui accueille chacun inconditionnellement.
Ce n’est pas franchement agréable puisqu’on vit ce qu’elle vit, on partage son mal de cœur… Il faut simplement être pleinement présent pour se laisser traverser par l’énergie SANS la faire sienne. Cela demande de l’abandon, du courage… en un mot toute sa force tranquille d’homme.
Par bonheur on s’aperçoit à la longue que les traversées se font de plus en plus rapidement, que les tempêtes finissent par s’espacer… et que partager ainsi rapprochent chaque fois un peu plus les amants… pour les entraîner tout doucement vers ce pays silencieux et sans carte… que nous cherchons tous.
~Jean-Philippe Ruette