Là où l’amour se fait

Quand je prends le temps de voyager vers l’intérieur, tôt ou tard je finis par atteindre cet espace de paix qui se trouve au cœur de toutes mes tempêtes, au cœur de tous mes drames quotidiens. Dans ces profondeurs océaniques, je peux me tenir immobile, témoin silencieux des mouvements qui m’animent, des courants qui m’entraînent, de tout ce qui en moi cherche à l’extérieur cette paix tant désirée.

Quand je suis dans la tourmente, il m’arrive parfois de me rappeler cette vérité toute nue (que j’oublie régulièrement) : si je ne suis pas dans la paix, c’est parce que je suis au loin de moi en train de la chercher à l’extérieur! Quand cette évidence me frappe, je peux me remettre à respirer et laisser mon souffle me ramener tendrement vers cet espace sacré où je peux enfin me reposer, charger mes batteries.

C’est pareil dans ma sexualité. Plus je me laisse séduire, emporter au loin par ces pensées qui me promettent la lune et plus je délaisse cet espace intemporel, ce lieu paisible où je peux réellement être en relation avec moi, avec elle, avec toute la Vie. Plus facile à dire qu’à faire. C’est le travail d’une vie j’en conviens mais qu’avons-nous de mieux à faire?

Finalement, faire l’amour c’est un peu comme la méditation. Je peux me disperser en suivant le fil de mes pensées-qui-veulent-quelque-chose. Je peux aussi ramener inlassablement mon attention (et donc mon énergie) vers mon centre, vers ma main qui la caresse, vers mes yeux qui la regarde, vers mon sexe qui la pénètre (là où l’amour se fait), vers mon cœur qui la reçoit et qui s’illumine, de la trouver si belle, même après toutes ces années (19 ans bientôt!).

((( <3 )))

~Jean-Philippe Ruette