À partir du moment où j’ai commencé à lui faire vraiment l’amour – avec moins de science et plus de présence – je me suis aperçu ému que la sexualité me ramenait inlassablement vers celui que j’étais en profondeur. Cette connexion intime avec elle, cet entrelacement de nos corps réunis, avait amorcé en moi une puissante alchimie. Je sentais ma vraie nature remonter lentement vers la surface…
Enfin, j’y arrivais ! Quelle incroyable délivrance de sentir cet accueil sans condition, ce sentiment rêvé et même fantasmé depuis si longtemps. Pour la première fois je me tenais là en elle, ancré dans une majesté encore inconnue, à l’habiter, à lui offrir mes vagues, ma puissance déliée enfin reçue et honorée comme un présent, comme une offrande, par ma bien-aimée.
Comment vous décrire la confiance contactée quand elle vous murmure avec les yeux, avec tout son corps, que vous êtes enfin le bienvenu, que vous êtes même le premier homme à vraiment pénétrer son Temple Sacré – à lui rendre hommage, à l’adorer – depuis un nombre incalculable d’années et de vies… Tant de souffrances entre nous à réconcilier !
Quelle émotion de sentir alors le feu de sa beauté transpercer mon cœur cuirassé ! Comment ne pas être touché par son abandon, par toute cette confiance accordée… Et toujours cette impression de recevoir le plus beau des cadeaux, celui d’être invité en elle, dans ce paradis hors du temps, là où nous ne sommes jamais séparés… Merci tellement pour ça.
Ces moments d’extase renouvelés m’ont offert une nouvelle vision de l’homme que j’ai envie d’être à ses côtés. À quoi bon la combattre, la posséder, la dominer ? Je sais maintenant qu’elle s’offre en toute liberté quand j’ose l’adorer, quand j’ose la majesté, quand je lui offre l’espace et la sécurité pour qu’elle puisse s’ouvrir et offrir au monde sa rayonnante beauté, celle qui ouvre, celle qui nourrit, celle qui relie.
~Jean-Philippe Ruette