Peu à peu, au fil des saisons, au fil des années, l’éternelle danse vous rapproche et vous plonge de plus en plus dans les profondeurs insondables du « nous ». Les mots sont toujours là bien sûr, mais les silences sont devenus si riches, si nuancés, si pleins de textures… Les gestes sont lus, les regards dévoilés, les cœurs si délicieusement entrelacés…
Les blessures ouvertes, avec amour se sont refermées, les cicatrices sont devenues des souvenirs partagés, des pierres blanches sur votre route commune qui s’étire dans le lointain… La guerre et jusqu’à l’idée de se combattre ont disparu de votre horizon, de vos habitudes. La paix est bonne pour votre cœur dénudé et vous la sentez s’épanouir paisiblement… fleurir tendrement en vous… bien au-delà de vos écrans.
À quoi bon se cacher? Vous savez qu’elle peut lire en vous, qu’elle ressent vos émotions aussi clairement que vous ressentez les siennes. Quelle délivrance d’être enfin soi-même nu et sans artifice… et de la sentir en retour si vraie, si transparente, si généreuse. Et pourtant elle n’a rien perdu de son éclatant mystère… Non, le mystère dont nous sommes tissés, est enfin libre de reprendre sa place en pleine lumière.
Point de passé dans ce maintenant-à-danser. Les vieux amants, chaque jour s’épousent et se choisissent. Ils s’aventurent et s’élancent, flèches vives dans l’Inconnu, toujours à explorer de nouvelles contrées, toujours à s’émerveiller …mmmmm… comme c’est bon de vieillir avec toi ma bien-aimée, de toucher des yeux ces premiers fils argentés dans tes cheveux qui brillent… Toujours je t’aime, oui toi, l’éternelle dame de mes pensées…
~Jean-Philippe Ruette