Aveuglés par la faim qui les tenaille, la plupart des hommes rêvent de cette femme nue qui serait enfin disponible. Et même quand elle le devient, il leur semble que c’est toujours trop peu, trop tard, pas assez. Toujours cette faim comme pain quotidien…
Aveuglées par la faim qui les tenaille, la plupart des femmes rêvent de cet homme au cœur nu qui saurait enfin s’ouvrir pour accueillir toutes les nuances de leur rayonnante beauté, de leur authenticité. Toujours cette faim comme pain quotidien…
Et pourtant, hommes et femmes rêvent tous, de jour comme de nuit, d’être enfin reliés, pleinement reçus, connectés tendrement et passionnément à cet autre qui semble si différent, et pourtant si attirant… Toujours ces contraires (ces compléments) qui cherchent à former ce TOUT qu’on croyait perdu…
Les femmes par bonheur ne cesseront jamais (j’espère!) de réclamer un peu plus de cette connexion des cœurs – « je veux plonger dans ton cœur! » – semblent-elles répéter à l’infini. « Mon désir de toi comme un soleil, illumine ma poitrine d’un feu qui cherche à pénétrer jusqu’au plus secret de toi ».
Les hommes par bonheur ne cesseront jamais (j’espère!) de réclamer un peu plus de cette connexion des sexes – je veux plonger dans ton corps! – semblent-ils répéter à l’infini. « Mon désir de toi, tel un soleil, illumine mon bassin d’un feu qui cherche à pénétrer jusqu’au plus profond de toi. »
Et si le début de ce chemin était simplement de voir à quel point nous nous reflétons exactement les mêmes souffrances, les mêmes contradictions. Et si nous acceptions, pour un instant seulement, de plonger nos yeux dans les siens, pour y voir enfin, ce reflet qui nous est offert, depuis toujours, comme le plus beau des cadeaux.
~Jean-Philippe Ruette