À bien des égards nous pouvons affirmer que nos vies sont difficiles, que la souffrance est une réalité quotidienne et que l’espoir n’est pas toujours au rendez-vous. Pourtant, dans son infinie bienveillance, je constate que l’Univers nous a offert des corps avec un potentiel défiant l’imagination.
Je ne prétends pas saisir l’étendue de ce potentiel, mais je sais qu’aller à sa découverte me mène chaque jour vers un peu moins de souffrance et plus de liberté. Hier soir, alors que je la tenais serrée contre moi, j’ai ressenti à quel point cette rencontre du masculin et du féminin était porteuse de miracles.
Chaque soir, nous prenons un temps de « mise à la terre » : un moment pour laisser les turbulences du jour retomber, s’apaiser d’elles-mêmes. Sans cette période de « réancrage », il nous serait impossible de sortir de nos têtes, de nous reposer et surtout, de connecter nos cœurs.
Pour ce faire je la laisse simplement s’adosser contre moi. Puis, nous respirons ensemble avec l’intention d’être ouverts l’un à l’autre, de laisser couler. Au bout de quelques instants, il se produit un phénomène merveilleux : nous sentons un mouvement intérieur s’éveiller, comme si une pompe s’était mise en route…
Ce flot délicieux qui circule alors entre nous me fait penser à une rivière qui s’écoule et qui vient nous purifier, nous aider à déposer tout ce qui n’a pas pu être traité dans la journée. Toutes les pensées, émotions, ressentis écartés par manque de temps ou de présence, peuvent enfin continuer leur voyage…
Au bout d’un moment, nous finissons par respirer plus facilement, détendus, apaisés, libérés de cette incessante agitation mentale. Je ne peux pas l’expliquer, mais je sens que nos corps réunis s’harmonisent, s’équilibrent d’eux-mêmes pour peu que l’on réussisse à tenir à l’écart la voix-qui-parle-dans-sa-tête (respirez).
Dans mon imaginaire poétique, je vois le « nous » ainsi créé, comme une sorte de creuset d’alchimiste. Lorsque « nous » active sa magie (avec chaleur et amour), j’observe que tout le plomb de nos journées, lentement se transforme en OR, comme si nos corps étaient faits pour se réunir, pour se transformer et enfin, nous libérer.
~Jean-Philippe Ruette